« Bonjour au Pays, 1917-1920 » par Denis Niveault – Verruyes, 8 janvier et 28 mars 1917 (1)

J’ai été très étonnée un jour d’entendre quelqu’un de la famille – mais je ne sais plus qui – parler de mon grand père Denis, le père de ma mère, et dire en souriant, presque nostalgique, qu’il ne fallait surtout pas mettre sur le tapis le sujet de la Première Guerre Mondiale devant lui car il devenait intarissable.

J’ai été doublement étonnée … jamais – mais vraiment jamais – je ne l’avais entendu faire la moindre allusion à cette période avec nous, ses plus jeunes petits enfants. Et surtout, le qualifier d’intarissable me semblait surréaliste, lui qui parlait si peu.

Je ne sais plus aujourd’hui d’ailleurs comment j’ai su qu’il avait participé à la Première Guerre Mondiale. Ce devait être après sa mort, quand j’ai mis le nez dans les papiers du grenier. J’y ai découvert non seulement son carnet militaire, mais aussi des dizaines de cartes postales de l’époque de la Grande Guerre, vierges ou écrites de sa main, majoritairement à l’attention de ma grand-mère, sa future femme. Personne, dans mon souvenir, lui encore moins, n’avait jamais évoqué cet aspect de sa vie.

Denis est né à Neufchaise dans la commune de Saint-Georges de Noisné, en Gâtine, dans les Deux-Sèvres, le 29 mars 1898. Il décède à quelques kilomètres de là, à l’Aujardière de Verruyes, le 15 mars 1975.

En mai dernier, cela a fait exactement un siècle qu’il a été incorporé. En 1916, le service militaire avait été passé à trois ans. Pour Denis, il a ainsi duré du 3 mai 1917 au 12 Juin 1920. De Parthenay à Beauvais, en passant par Coblence.

Deux cartes postales sont arrivées en 1917 à l’Étang de Verruyes où Denis était domestique.

L’Etang de Verruyes – Hubault, Parthenay – Coll. personnelle (D.R.)
L’Etang de Verruyes – 9 août 2017

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img_1722La première, timbrée du 8 janvier, lui transmettait des vœux sincères de bonne année. La dernière année avant de partir au service, à la guerre.

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Carte du 28 mars 1917 (verso) – Coll. personnelle (D.R.)

img_1724-1La seconde, du 28 mars 1917, lui souhaitait un bon anniversaire. Le 19e. Le dernier anniversaire avant de partir au service, à la Guerre.
Deux cartes comme pour conjurer le mauvais sort. L’expéditeur des deux cartes ? Denis lui-même. 
À SUIVRE…

4 réflexions au sujet de « « Bonjour au Pays, 1917-1920 » par Denis Niveault – Verruyes, 8 janvier et 28 mars 1917 (1) »

  1. Et bien, voilà un beau projet qui prend forme sous un joli titre ! Quelle chance d’avoir cette correspondance. La carte postale avec « BONNE ANNÉE » écrit sur les obus me fait frémir même si il y a le trèfle à feuilles pour équilibrer !!!

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