La Boissière-en-Gâtine, fin de l’année 1709 – le Ad rei memoriam du Curé Lestrigou

Quelle ne fut pas ma surprise en dépouillant les registres de la Boissière (en Gâtine, évidemment)  à la recherche de l’acte de naissance de Jeanne Allonneau, épouse de Jacques Nivault de découvrir à la fin de l’année 1709 un petit résumé des douze derniers mois rédigé par le curé de la paroisse, le curé Lestrigou. Ad rei memoriam… pour la mémoire de la chose.

J’ai beaucoup de mal à tout décrypter (toute aide sera la bienvenue) mais j’en retiens que l’année fut bien mauvaise puisque les blés ont subi le gel tout comme les noyers et les châtaigniers.

Ad rei memoriam

Cette année à été une des plus rudes qu’on ait vue depuis le grand cher (?) temps et meme plus rudes selon le raport que nous en on fait les anciens qui l’auraient apris de leurs pères. Tous nos bleds ont peri par la gelée aussi bien que tous les noyers et tous les châtainiers. les …. entièrement et les autres qui pousse au bridier (?) et … que toutes les branches sont gelés qu’ils faut … pour tous les noyers sont tous gelés on fera … de la noire (?) qui fut la nourriture de la gattine en abondance de.. qu’on recueille en plaine dont le boisseau s’est vendu quatre … … de … et un peu …. de partenay les premiers (?) on pousse jusqu’à la mort et plusieurs en on été enterré les vignes et les choux en ont été leur nourriture pendant six mois jay achette pour deux cents … de blé y compris trois sesteres pour soixante et quinze …

Bulletin 16 de la société historique et archéologique Les amis des antiquités de Parthenay – 1967

Le Bulletin de la Société historique Les amis des antiquités de Parthenay, dans son numéro 16 de 1967, retranscrit les mentions des curés Germond, Pamplie et Rouvres, faisant mention de la dureté effroyable de l’hiver 1709, le plus terrible de tous les hivers du 18ème siècle, selon Georges Picard, l’auteur de l’article. D’autres disettes ont eu lieu en 1710, 1784 ou encore 1787 décimant les campagnes, avant la Révolution.

7 réflexions au sujet de « La Boissière-en-Gâtine, fin de l’année 1709 – le Ad rei memoriam du Curé Lestrigou »

  1. Coucou Caroline ! Je redécouvre ton article que j’avais lu un peu vite. Je vais essayer de décrypter ce qui te manque même si c’est tardif. Je pense intégrer aussi cette transcription à mon article « gla gla » sur le grand hiver 1709 qu’il faudrait que je réactualise du coup !

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  2. Merci pour le lien, en effet, cet article apporte un écho intéressant avec l’histoire de nos ancêtres en 1710.
    Il est super ce curé d’avoir donné tant de détails !
    Voici mes suggestions de transcription, bravo pour ton travail sur ce texte.

    les uns. entièrement et les autres qui pousse au bridier (?) c’est-à-dire que toutes les branches sont gelées qu’ils faut ado-er (?). pour tous les noyers sont tous gelés on fera semer de la voine (!) qui fut la nourriture de la gattine avec .abondance de brulla-rge ( ?) qu’on recueille en plaine dont le boisseau s’est vendu quatre livres mesure de Chandanier et un escu mesure de Partenay. Les premiers (?) ont soufert jusqu’à la mort et plusieurs en on esté enterré enlevé. les vignes ( ?) et les choux en ont esté leurs nourriture pendant six mois. jay achette pour deux cents livres de blé y compris trois sesteres (setiers ?) pour soixante et quinze livres

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  3. Merci pour le lien, en effet, cet article apporte un écho intéressant avec l’histoire de nos ancêtres en 1710.
    Il est super ce curé d’avoir donné tant de détails !
    Voici mes suggestions de transcription, bravo pour ton travail sur ce texte.

    les uns. entièrement et les autres qui pousse au bridier (?) c’est-à-dire que toutes les branches sont gelées qu’ils faut ado-er (?). pour tous les noyers sont tous gelés on fera semer de la voine (!) qui fut la nourriture de la gattine avec .abondance de brulla-rge ( ?) qu’on recueille en plaine dont le boisseau s’est vendu quatre livres mesure de Chandanier et un escu mesure de Partenay. Les premiers (?) ont soufert jusqu’à la mort et plusieurs en on esté enterré enlevé. les vignes ( ?) et les choux en ont esté leurs nourriture pendant six mois. jay achette pour deux cents livres de blé y compris trois sesteres (setiers ?) pour soixante et quinze livres

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  4. Zou ! En complément de Briqueloup qui est plus rapide. J’ai mis la ponctuation et j’ai essayé d’écrire en français contemporain (je sais, il ne faudrait pas). Il y a un mot qui me résiste !!!
    Cette année a été une des plus rudes qu’on ait eu depuis le grand cher temps et même plus rude selon le rapport que nous en on fait les anciens qui l’avaient appris de leurs pères. Tous nos blés ont péri par la gelée aussi bien que tous les noyers et tous les châtaigniers les uns entièrement et les autres qui poussent au bridier (?) c’est à dire que toutes les branches sont gelées qu’il faut [ ] pour tous les noyers sont tous gelés. On fera semer de l’avoine qui fut la nourriture de la Gâtine avec abondance de baillarge (l’orge) qu’on recueillit en plaine dont le boisseau s’est vendu 4 livres, mesure de Champdeniers et un sou, mesure de Parthenay. Les pauvres ont souffert jusqu’à la mort et plusieurs en ont été enlevés. Les vignes et les choux ont été leur nourriture pendant 6 mois. J’ai acheté pour 200 livres de blé y compris 3 septiers (mesure d’autrefois) pour 75 livres.

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