La saga des ROBIN, un feuilleton généalogique romancé
Livre 1 Marie-Amélie MINADET – Épisode 1
La brassière en mérinos bleu de Marie-Amélie Minadet
Niort, Deux-Sèvres, Hospice de la ville, 30 septembre 1846

Ce jeudi 1er octobre 1846, Hippolyte Alphonse Frappier se présente une fois de plus à la maison commune de la ville de Niort. Une fois de plus, il vient y déclarer un nouveau-né. Une fois de plus, cette routine sans joie lui pèse.
A quarante neuf ans, il n’en est pas à sa première déclaration de naissance. Administrateur de l’hospice de Niort, dans les Deux-Sèvres, il présente ainsi à Mr Bougier, l’officier de l’Etat civil, une enfant découverte, la veille, exposée à la boîte de son hospice.

Abandonnée, l’enfant. Aux aurores de ce mercredi 30 septembre. Personne ne sait qui l’a confiée à l’hospice. La cloche a sonné au petit matin, et, comme d’habitude, on est allé à la boîte, on l’a tournée pour découvrir la toute petite. De l’autre coté, il n’y avait déjà plus personne.
C’est une toute nouvelle âme, quelques heures, quelques jours, on ne peut pas savoir. Mais sa date de naissance sera celle du jour de son exposition à la boite de l’hospice, le 30 septembre 1846.
On prend soin de la toute petite fille. On pense déjà à lui donner non seulement un prénom mais aussi un nom qui se doit d’être original pour ne pas ressembler à ceux des familles honorables du coin. Bien que trouvée le jour de la Saint Jérôme et Sainte Jéromine, on l’appellera Marie-Amélie, comme pour conjurer le sort de ses premiers jours. Car c’est un prénom de princesse, de reine, comme celui de la Reine des Français, l’épouse espagnole de Louis-Philippe 1er qui règne sur la France en cette année 1846. Minadet. Ce sera Minadet son nom. C’est certain que c’est original, ca ne ressemble à rien d’autre, Minadet. encore aujourd’hui, on ne trouve quasiment personne qui s’appelle comme ça.
On recense les vêtements et les marques qui, à défaut de l’identifier, elle ou ses parents, sont tout de même les premiers éléments de son histoire.


Une brassière de mérinos bleu. De la laine, de grande qualité, fine, pour qu’elle n’ait pas froid. À côté de cette belle pièce, un mauvais bonnet de coton blanc, comme pour contrecarrer la noblesse du mérinos. Et aussi, un mouchoir de cou à carreaux, toujours de coton, de diverses couleurs. Et des haillons. Rien d’autre. Pas de lettre, pas de signe particulier, pas de marque sur la peau. Rien qui indiquerait d’où vient ce bébé.
Mais aujourd’hui, on sait où il ira. A l’hospice d’abord, puis placé chez des nourriciers, qui auront la charge de lui apprendre un métier jusqu’à ses douze ans. Désormais en capacité de travailler, il sera gagé pour gagner sa vie jusqu’à sa majorité.
Marie-Amélie est la grand-mère de Gérald Robin, le premier communiant mystérieux.
A suivre.
Ces descriptions minutieuses des vêtements et objets des enfants trouvés sont toujours émouvantes. Nul ne peut imaginer le pourquoi de cet abandon ni les raisons qui ont poussé la mère ou le père a laissé ce petit être dans « la boite ».
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Merci Sébastien ! J’espère pouvoir suivre un rythme plus soutenu pour ce feuilleton et reprendre les deux autres en suspens …
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Un texte plein de tendresse pour l’enfant qui n’a pour richesse qu’un joli nom.
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Merci beaucoup… j’attaque désormais l’épisode 2
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[…] la soeur qui vient d’annoncer la nouvelle. Le petit baluchon est prêt lui aussi. Il contient la brassière bleue en laine de mérinos, bien […]
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