En novembre 2016, il y a un peu plus d’un an, au moment de la création de ce blog, je déposais une demande de recherche sur le fil d’Ariane, l’entraide généalogique. Je découvrais à cette époque tout l’environnement des généablogueurs, des entraides et partages d’informations et autres astuces liées à la recherche des aïeux.

J’avais décidé de la création de LaDrôlesse, ce blog, grâce … ou à cause 😂 de @feuillesdardoise dont je devenais une lectrice assidue et avec qui j’ai des cousinages éloignés mais aussi pour mettre en avant Modeste.

Modeste Texier, ma Modeste. Une de mes ancêtres qui m’avait touchée lorsque je débutais ma généalogie dans les années 80. Elle s’était mariée contre l’avis de ses parents et elle fut l’objet de mon premier article ici.

Aujourd’hui plus d’un an après, ce 13 décembre 2017, ma messagerie électronique m’annonce un nouveau message de quelqu’un que je ne connais pas mais dont le titre dit « recherche FDA », et je n’en saisis pas du tout le sens. Mais tout de suite le résumé m’interpelle « bonjour, je vous envoie les photographies de l’acte de Modeste Texier… » ! Les bras m’en tombent … il s’agit de l’acte respectueux que Modeste a adressé par voie de notaire à ses parents pour les informer de son souhait de se marier avec Pierre Babin. Je me précipite sur les photographies et je suis émue, à ma grande surprise… surtout de découvrir la signature de Modeste.

Cette signature je la connais pourtant, elle figurait déjà sur son acte de mariage accolée à celle de son époux, Pierre Babin et entourée de celle de ses beaux-parents et amis témoins.

Sur l’acte respectueux reçu, elle est la même, mais accompagnée, cette fois ci, de celle du notaire, du maire et de deux témoins, le boulanger et l’ancien juge de paix de la commune. À la lecture de l’acte et du procès-verbal, même si les informations ne sont pas nombreuses, je perçois le courage qu’il a fallu à Modeste pour se marier contre le gré de Marie-Jeanne et Louis, ses parents.

L’acte rappelle qu’elle a 25 ans révolus, l’âge de la liberté matrimoniale à l’époque à condition de respecter justement une procédure envers ses parents réfractaires et « qu’elle supplie respectueusement ses père et mère de lui donner leur conseil sur le mariage qu’elle projette avec Pierre Babin, meunier… »

Le procès-verbal de la tentative d’informer les parents de cet acte est assez étonnant ! Il raconte que le notaire et les deux témoins se sont présentés au domicile des parents pour leur remettre l’acte, que la mère n’a rien voulu entendre ni répondre et, en mention en marge de l’acte, que le père est absent car « étant disparu au moment ou le notaire et les deux témoins se sont présentés à son domicile » et enfin cerise sur le gâteau que « aucun voisin n’a voulu prendre une copie de l’acte » . Le moins que l’on puisse dire est que la situation était tendue !

Ce devait être la troisième fois, selon la loi, que Modeste tentait d’avoir le consentement de ses parents, parce que ce refus de recevoir l’acte n’a eu pour conséquence que l’enregistrement à la mairie dans le foulée de cette visite. Modeste s’est mariée le 4 juillet de la même année, un mois après cette ultime tentative.

Le mystère du contenu de la réponse des parents à cet acte respectueux – que je me posais dans le premier billet dédié à cette histoire – reste et est à la fois levé, je pense : il ne pouvait pas y avoir de réponse vu que Marie-Jeanne et Louis ont refusé d’être informés officiellement de la demande !

À la mort de Louis, en février 1836 à la Millancherie, Marie-Jeanne rejoint, à la Petite Vergnonière, le foyer de sa fille unique, Modeste et de son gendre, Pierre, qui ont déjà 3 enfants, comme le montre le recensement de Verruyes, la même année.

Edit : hasard heureux, le #généathème de Décembre proposé par Sophie Boudarel est celui des petits bonheurs en généalogie, ce billet revendique fièrement alors sa filiation avec le sujet 😍 et @chroniques92 me signale aussi que « ça colle avec celui de l’entraide » ! Double filiation revendiquée et assumée !